Curty’s le traiteur événementiel produira Samuel au « Euphorique », à Petite-Forêt (Nord),
vendredi 30 mars 2018. Entretien avec l’humoriste, qui revient sur la création de ce one-man atypique.
Comment avez-vous eu
cette idée originale de spectacle ?
Samuel: C’est parti de l’interview d’un journaliste, qui m’a demandé à quand remontait mon premier fou rire. J’ai répondu « je suis né en riant ». Ça a été repris et on m’en a beaucoup reparlé. Quand on pense qu’un enfant ne peut pas rire avant quatre semaines – il sourit selon les spécialistes -, on se dit que c’est marrant d’y croire ! Je suis parti de là. J’avais l’idée de faire un conte, un genre de petit Pinocchio, avec des personnages actuels. J’avais une volonté, dans ce spectacle, de sortir des sentiers battus du one-man classique.
Dans « Euphorique », on retrouve d’anciens personnages et des nouveaux. Vous saviez d’avance que vous en interpréteriez autant ?
Non [rires]. Je ne me suis pas dit au départ : « Tiens, si je jouais 43 personnages sur scène ». Ça s’est fait petit à petit. Je pensais en avoir une vingtaine au départ. Je reprends quelques personnages de mes anciens spectacles, comme Saturnin, le papa, certains de Nous ç Nous, le cochon d’inde, le producteur, etc. Il y a des grands rôles, et d’autres plus petits, qui ne durent le temps que d’une phrase. À la fin, c’est un festival avec plein de personnages ! Créer un conte, un petit Pinocchio.
Vous avez monté ce spectacle avec Gabor Rassov. Selon vos témoignages, vous avez l’air complémentaires pour la scène …
Nous nous sommes rencontrés il y a quelques années pour le tournage de La Clinique de l’Amour, un film-ovni, rare en France, un peu dans le genre des Monty Python, décalé. J’aime beaucoup ce ton-là. Au départ, on voulait faire un film ensemble, puis ça s’est fait pour le one-man. Pour ce spectacle, on a beaucoup bossé. Il m’a aidé sur plein de choses. J’avais quelques personnages, les idées de départ. J’avais écrit à peu près 15 minutes. Je bloquais. Il m’a aidée dans la dramaturgie, m’a apporté la construction, une intelligence dans la narration.
À L’IMAGE DE VOTRE IMAGE
Suit-on Golri pendant toute sa vie ?
C’est son histoire ! C’est en fait un biopic, de quelqu’un de pas connu [rires]. Ce bébé est un mystère pour la médecine. Tout le monde se demande : « Mais qui est ce bébé, qui rit tout le temps ? ». Sa mère l’abandonne et c’est une « caill-ra », Saturnin, qui le recueille et le baptise ‘Golri’.
Pour créer vos personnages, vous avez rencontré des gens, ou vous avez inventé ?
Un peu de tout. Il y a des choses qui viennent de gens que j’ai observés, que j’ai croisés. Par exemple, Saturnin s’inspire d’un des mecs que j’ai croisé en étant au lycée, une grosse « caill-ra » de banlieue. J’ai repris de ton de ce gars, en y ajoutant un peu de tendresse, un peu de moi. Je me suis inspiré de moi-même, en fait ! [rires].
Vous jouez aussi des animaux, non ?
Oui ! Des oiseaux, des chiens, etc. Les animaux ont toujours fait partie de moi ! Pour la comédie, l’animal est très inspirant. Regardez Louis de Funès, quand il fait le pivert, par exemple.
Le sujet du spectacle, c’est le rire. Mais les animaux ne rient pas…
Le rire est le propre de l’homme. C’est Rabelais qui disait ça, non ? [cf. Gargantua de Rabelais, N.D.L.R.] Ca nous appartient. C’était tout le paradoxe de Golri. Il ne fait que rire, avec des variantes, comme les miaulements d’un chat. Et, au final, il ne communique pas. Il en est réduit à l’état animal. C’est là que c’est intéressant. Il souffre, bien sûr, de ce handicap.
Sortir des sentiers battus.
Vous développez de nombreux thèmes dans le spectacle. Cela vous tenait à cœur ?
C’est venu avec l’inspiration. J’aborde des thèmes comme l’abandon, la solitude, le handicap… Ce qui est marrant, c’est qu’avec cette légèreté toujours présente, certains le voient tout de suite, et d’autres pas du tout. Mais ce n’est pas grave ! L’idée est de passer un bon moment !
Vous venez à Petite-Forêt. Vous connaissez ?
Non, pas du tout ! Je suis venu pas mal de fois dans le Nord. C’est un bon public ! À Petite-Forêt, c’est une première. Je viendrai fin mars, il devrait faire beau… Non ?
Quoi pour la suite ?
Je suis en train de voir pour adapter le spectacle au cinéma. Avec un spectacle comme celui-là, avec autant de personnages, c’est assez complexe. Il faut trouver des producteurs, de nouveaux partenaires. Rien de très concret pour l’instant. C’est en cours…